Des formations sur les attaques contre les associations

Face aux attaques récentes contre la Ligue des droits de l’homme et pour faire face, plus généralement, aux pressions et sanctions abusives contre les associations, L. A. Coalition organise, entre avril et juin 23, un cycle de formations discussions pour y répondre et proposer des stratégies de ripostes.

Ces formations s’adressent en particulier aux militant.e.s,
bénévoles et salarié.e.s associatifs.

La première se tiendra, en webinaire
27 avril 2023
19h – 20h30

En présence de membres de L.A. Coalition et d’une avocate

Information et inscription : contact@lacoalition.fr
Site : https://www.lacoalition.fr/

Dans la plupart des pays de l’Union européenne, dont la France, la liberté des citoyennes et citoyens de se mobiliser pour agir est remise en cause. Certains gouvernement tentent de restreindre les libertés démocratiques et remettent en cause le droit des citoyens à s’organiser, s’exprimer, agir et aussi à contester les pouvoirs établis. L’action des sociétés civiles est sous le feu de nombreuses attaques de différentes nature : politiques, financières, judiciaires et policières et contre la capacité d’agir.

L.A. Coalition. Libertés associatives, formée en début d’année 2019, est composée d’un regroupement d’associations. Suite à la promulgation de La loi confortant le respect des principes de la République, dite « loi séparatisme », en juillet 2021, L.A. Coalition entend mener, avec la participation de son Observatoire des libertés associatives, un travail de veille, d’alerte sur l’application de la loi et de conseils aux associations qui se considèrent injustement sanctionnées ou pénalisées par l’application de cette loi.

L.A. Coalition a pour objectif la sensibilisation de l’opinion publique et des acteurs de la société civile (actions de communication), la formations (pour les militant.e.s, les bénévoles et les salarié.e.s associatifs), le soutien à des campagnes de plaidoyer (vers les autorités locales et nationales) et l’organisation d’événements locaux et nationaux.

Les associations engagées sont les suivantes 
Action droits des musulmans
– L’Alliance citoyenne, alternative pour des projets urbains ici et à l’international (APPUII)
Association France Palestine solidarité
Attac France
– Le Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID)
La Cimad
– Le Collectif des associations citoyennes (CAC)
– France Nature Environnement (FNE)
Fédération nationale des arts de la rue
Framasoft
– La Ligue des droits de l’homme (LDH)
– La coordination nationale Pas sans nous (PSN)
La Quadrature du Net
React
Ritimo
Tous Migrants
Vent d’assos
VoxPublic

Plateforme des Comités d’Accueil des Réfugiés
en Drôme-Ardèche et Vaucluse (Cardav)

Valérie Rosier – Coordination
Tél. 06 12 33 10 71  valouchka26@gmail.com 
Mira Pons – Rédaction
mirapons@gmail.com

FACE AUX ATTAQUES CONTRE LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME

Nous nous associons à une déclaration, relayée ci-après, signée par de nombreuses organisations, après les attaques contre la Ligue des droits de l’homme de la part du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Une semaine plus tard, le 12 avril 23, la Première ministre, Élisabeth Borne allait plus loin et dénonçait les « ambiguïtés face à l’islamisme radical » de la LDH. Ces attaques infamantes contre cette association plus que centenaire seraient l’écho des dénonciations des violences policières que les observatrices et observateurs de la Ligue ont constatées à Sainte-Soline.

Face aux attaques contre les défenseurs
des droits de l’Homme…
« nous continuerons »

Auditionné par la commission des lois du Sénat sur les techniques de maintien de l’ordre à Sainte-Soline, en réponse à une intervention du sénateur Bonhomme invitant à cesser le financement des associations « qui n’ont rien à voir avec l’état de droit, quoi qu’elles en disent », le ministre de l’intérieur a estimé que la subvention accordée à la Ligue des droits de l’Homme « méritait d’être regardée dans le cadre des actions qu’elle a pu mener ».
Les dernières digues cèdent face au tournant autoritaire emprunté par le ministre de l’intérieur.
Il n’hésite plus à s’attaquer à tous les acteurs qui remettent en cause son action, jusqu’à s’en prendre à la LDH qui, depuis des décennies, combat pour la protection des droits et libertés et des valeurs démocratiques.
La Ligue des droits de l’Homme a été créée il y a 125 ans, au lendemain de l’affaire Dreyfus, par des esprits résistants en vue de combattre l’injustice antisémite, elle a été de toutes les luttes historiques contre le fascisme, pour la laïcité, pour la garantie des libertés publiques et la reconnaissance de nouvelles. Jusqu’à ce jour, le seul régime à avoir remis en cause son existence était celui de Vichy en 1940.
L’actualité la plus récente a rappelé l’utilité de l’action de la LDH qui a, grâce à ses observateurs et observatrices, dénoncé les dérives du maintien de l’ordre et l’entrave à l’intervention des secours sur Sainte-Soline. La Ligue a appelé à une désescalade de la violence, et se trouve encore à l’origine avec plusieurs organisations et syndicats, des récentes condamnations de préfectures, en raison de l’atteinte portée à la liberté de manifestation.
La LDH est à l’origine de bien des avancées du droit et des libertés avec des contentieux qu’elle a gagnés, devant le Conseil constitutionnel, la Cour de cassation et le Conseil d’État.
Comme à son habitude, le ministre de l’intérieur ignore que le soutien financier aux associations n’implique pas que les collectivités soient en accord avec l’ensemble des revendications ou des positionnements politiques pris par l’association dans le débat public.
Une fois de plus, le ministre de l’intérieur fait preuve de défiance à l’égard du monde associatif, en insinuant qu’il faut réserver le bénéfice des subventions aux bons soldats, à ceux et celles qui feront acte d’allégeance à la politique du gouvernement, sans remettre en cause ses actions, sans dénoncer ses dérives, sans troubler l’ordre public.
La restriction des financements accordés aux contre-pouvoirs et aux associations de défense des droits humains est symptomatique du vacillement de l’État de droit. Les propos du ministre confirment non seulement la menace qui pèse sur le tissu associatif, en particulier depuis la mise en œuvre de la loi dite « séparatisme » du 24 août 2021, mais plus globalement sur les contre-pouvoirs et ceux qui prônent une certaine idée de la liberté, de la démocratie et de l’État de droit.
La rhétorique déployée par le ministre de l’intérieur est dangereuse et témoigne du basculement de ce dernier, et du gouvernement auquel il appartient, dans l’illibéralisme autoritaire.
Le ministre sape le fondement même de l’idée politique en disqualifiant toute opposition, la faisant désormais passer pour du « terrorisme intellectuel ». Si vous n’êtes pas d’accord avec G. Darmanin, vous êtes suspect.
Mais les tentatives de bâillonnement seront vaines car, pour reprendre les termes du Président de la LDH, « nous continuerons ».
Plus que jamais nous continuerons et agirons ensemble, contre ceux et celles qui s’en prennent au modèle démocratique, contre ceux et celles qui veulent gouverner avec et par la peur, contre ceux et celles qui entendent mettre en œuvre un projet délétère et qui génèrent eux-mêmes le séparatisme contre lequel ils et elles disent lutter, contre ceux et celles qui sont à l’origine de la mise à mal du contrat social et de la République.
Le 11 avril 2023

Organisations signataires :

  • Action Droits des Musulmans (ADM)
  • Alternatiba
  • Anticor
  • Anv-Cop21
  • Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF)
  • Association de Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
  • Association des Marocains en France (AMF)
  • Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé)
  • ATTAC France
  • Confédération Générale du Travail (CGT)
  • Collectif des associations citoyennes (CAC)
  • Comede
  • Comité pour le Respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT)
  • CRID
  • Droit Au Logement (DAL)
  • Emmaüs France
  • Femmes Egalité
  • Fondation Copernic
  • Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)
  • Fédération nationale de la Libre Pensée
  • Fédération Syndicale Unitaire (FSU)
  • Greenpeace France
  • Groupe d’Accueil et de Solidarités (GAS)
  • Groupe d’information et de soutien des immigré·es (Gisti)
  • L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (L’ACORT)
  • La Cimade
  • Memorial 98
  • Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP)
  • Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR)
  • Syndicat de la magistrature
  • Union nationale des étudiants de France (UNEF)
  • Union syndicale Solidaires
  • Utopia 56
  • Vox Public

Plateforme des Comités d’Accueil des Réfugiés
en Drôme-Ardèche et Vaucluse (Cardav)

Valérie Rosier – Coordination
Tél. 06 12 33 10 71  valouchka26@gmail.com 
Mira Pons – Rédaction
mirapons@gmail.com